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 Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven

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MessageSujet: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyVen 18 Oct - 15:28

Jour 99 en enfer. Les recrues sont à bout après avoir passé tout ce temps au PEI. Désormais, ils ont 24h à tenir. 24h pour devenir agent opérationnel ou échouer si près du but. Désormais, les voilà qui ont quitté le campus pour l’épreuve finale, qui met les agents dans des conditions environnementales extrêmes, et face à des situations périlleuses. Ils ont pris l’avion en direction de l’Archipel de Svalbard, dans le cercle polaire Arctique. Ce groupe d’îles appartient à la Norvège, bien que ce soit considéré comme un territoire d’outremer Norvégien.

Jour N°99, 1h00 :
Les recrues ont été déposées sur la côte ouest d’une des îles de cet Archipel, l’Île Blanche, ou Kvitoya en Norvégien. Leur objectif sera de traverser cette île d’ouest en est en 24 heures. Ils auront donc jusqu’au jour 100 à 1h00 pour arriver à la côte Est où leur T-shirt gris les attendront. Facile ? Ne vous détrompez-pas. Cette île fait 40 kilomètres de long, ce qui veut dire que vous allez devoir marcher 40 km en 24h. Gérez votre temps comme vous le voudrez, mais ce n’est pas de la tarte.

Faites attention, l’île est submergée par les glaciers, et marcher sans être sur ses gardes peut s’avérer fatal.

Sur ce, Bonne Chance mes chéris Twisted Evil

Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven Carte_monde_S
Voici la situation de cet Archipel sur un planisphère.

Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven Cartes-spitzberg
Voici la carte de l’Archipel. Vous pouvez voir l’Île Blanche en haut à droite, au nord-est.

Si vous voulez plus de détails, voici des liens utiles :

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/00/Topographic_map_of_Svalbard.svg La carte détaillée.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Svalbard La page Wikipédia de ces Iles.

Les recrues devront poster une fois chacune, puis attendre que le MJ poste, avant de continuer avec 2 postes chacun. Chaque poste devra faire 700 mots minimum. Il sera toléré un délai de 10 jours entre chaque poste, après c’est une élimination directe. (Sauf exception s’adresser au staff le cas échéant).
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MessageSujet: Re: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyDim 20 Oct - 21:50

Après un largage dans les règles de l'art, nous regardâmes partir l'avion comme une vache regarde un train. En mode off quoi.

Je n'avais aucune envie de regarder autour de moi mais Everest semblait extatique. Elle ouvrit les bras en grand et respira un grand coup. Elle semblait dans son élément, ce qui (avouons-le) n'était pas vraiment mon cas. J'avais beau m'y connaître en températures glaciales, je n'en menai pas large. - 7°C m'annonça ma montre quand j'y jetai un coup d’œil. Pas de quoi fouetter un chat mais nous n'allions tout de même pas rester sur place pour faire du yoga si nous voulions garder tous nos orteils en état.

Enfin, je levai les yeux et restai scotchée. Le paysage était grandiose. Peu accueillant mais magnifique de pureté. À perte de vue, un océan de glace entrecoupé par quelques cailloux ou morceaux de bois flottés déposés par le courant. Aucune trace de l'Homme, le néant.
Puis je me rappelai que nous avions à traverser cette splendide mais dangereuse (mettre l'accent sur le « dangereuse ») étendue et mon enthousiasme chuta d'un coup. J'arrachai Everest à sa contemplation. Elle avait une sorte de fièvre dans le regard qui ne me plaisait pas, mais alors pas du tout. Je me voyais mal faire le trajet avec une shootée au LSD.

- Bon binôme chérie, c'est pas qu'on se les gèle mais un peu quand même. On regarde ce que nos sympathiques instructeurs ont mis dans notre sac ?

Encore dans le brouillard, elle acquiesça machinalement. Pas gagné...

J'ouvris mon sac à dos rempli à ras-bords. J'hésitai entre prendre le maximum de choses pour nous assurer la survie ou au contraire tout balancer pour avoir de la place. Un juste milieu paraissait envisageable.

Les objets tombaient par terre les uns après les autres. Certains dont l'usage me paraissait évident, d'autres un peu moins. Que faire avec une flûte en plastique ? Repousser les ours polaires ? Certaines choses étaient clairement à éliminer d'office. La boîte d'allumettes, puisque nous dénichâmes un briquet tout au fond, rempli d'essence qui plus est, la bible (je ne comptais pas me convertir pendant notre périple), l'arrosoir en plastique (pour cultiver des géraniums?) et les boîtes de conserve contenant de la viande. J'avais suffisamment pêché avec mon grand-oncle maternel et je savais parfaitement comment découper un cercle dans la glace et appâter les poissons. En revanche, je n'avais pas encore appris à attirer les haricots verts et il nous parût nécessaire d'en garder une boîte.

Deux couvertures suivirent le chemin des objets inutiles. Nous en gardâmes deux peu épaisses mais dans lesquelles nous pourrions nous enrouler la nuit, ainsi qu'une couverture de survie qui jouerait le rôle d'agent isolant. Everest mis la main sur quelques capsules d'iodes pour dépolluer l'eau. Une vieille carte remplie de trous et rédigée dans un norvégien moyenâgeux compléta notre armada, ainsi qu'un couteau au manche creux, deux talkies-walkies en cas d'urgence, une boussole et une panoplie complète de bonhomme Michelin. Je me souvins juste à temps que les bâtons de skis n'étaient pas un luxe inutile, pour sonder le chemin (ou l'absence de chemin en fait) devant nous.

Il était temps de se mettre en route.

Après avoir regardé la boussole et avoir positionné la carte de façon satisfaisante, nous pûmes partir. Au début, le trajet était relativement sûr, rapport à la couche de neige épaisse qui recouvrait la glace et la vision globale que nous avions du plateau. Génial, si un ours voulait faire de nous son quatre-heure, nous le saurions bien avant et pourrions nous préparer psychologiquement.

Comme nous n'avions rien d'autre à faire, nous décidâmes de calculer nos temps de marche. Comprenez par là qu'Everest se creusait la tête et que j'acquiesçai en faisant semblant d'y comprendre quelque chose, comme toute quiche en maths qui se respecte. Il se dégagea de ses savants calculs que nous marchions à une allure moyenne de cinq km/h s'il n'y avait aucune difficulté particulière hormis la couche de neige et trois voire quatre s'il nous arrivait des bricoles. Les quarante kilomètres de largeur était à vol d'oiseau. Avantages : aucune habitation ou hameau pour nous détourner, ni chaîne de montagne (au vu de la courbe de niveau présenté sur la carte, l'île était en forme de sablier). Inconvénients : des conditions climatiques difficiles et des ruptures dans la glace creusée par l'eau de surface qui ne gelait pas. Nous aurions sans doute des détours à effectuer pour les éviter. Problème technique supplémentaire, ils ne pouvaient être mentionnés sur la carte et seule notre vue et nos bâtons nous permettraient de ne pas y passer. J'avais beau être une défaitiste dans l'âme, hors de question que je finisse en casse-croûte pour phoque ou orque et je comptai scruter avec vigilance toutes les cavités.

Prenant quatre kilomètres heures de moyenne pour cinquante-cinq kilomètres de trajet (Everest était une maniaque de la précision, à se demander comment elle et moi qui était plutôt olé olé pouvions nous entendre aussi bien), ma binôme nous octroya dans sa grande bonté une pause pour dormir de huit heures durant lesquelles nous devions chacune nous relayer toutes les deux heures pour surveiller les alentours. Se réveiller avec une bestiole vous mordillant les doigts de pied n'étant pas vraiment conseiller. Nous convîmes d'attendre de ne plus voir grand chose pour dormir, autant profiter de la lumière du jour jusqu'au bout même si à cette latitude elle étit omniprésente.

Cette précision de métronome me laissa perplexe, mais ce procédé nous laissait deux heures de marge pour tout incident non prévu et avec ma poisse habituelle je me doutai que tout ne serait pas si rose. Comme quoi, pour une fois, je n'allai pas tarder à me rendre compte que j'avais raison.
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MessageSujet: Re: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyJeu 31 Oct - 14:37

Cet endroit ne faisait pas bon vivre, c'était le moins que l'on puisse dire! Les deux jeunes filles faisaient de leur mieux pour avancer, mais c'était difficile. Alors que le binôme 3 marchait depuis bientôt neuf heures, Anna marchait devant. Quant à Everest, elle suivait sa partenaire à la trace, lorsque soudain, un craquement se fit entendre. Everest regarda à ses pieds, et vit la glace qui commençait à se rompre. Elle sauta devant elle pour échapper à l'eau glaciale et sombre qui était à ses pieds, et retomba un peu plus loin. Malheureusement, elle ressentit une douleur atroce à ce moment: elle était mal retombé, et c'était sa cheville qui avait fait "crac", désormais. Inconsolable, la jeune fille fut contrainte d'envoyer sa fusée d'alerte dans le ciel, et l'équipe encadrante du PEI vint la chercher. Si près du but, c'était un sort terrible qui s'était abattu sur Everest. Anna, elle, fut contrainte de continuer seule, déterminée à obtenir son T-shirt gris, au moins pour remercier Everest de tout son soutien pendant ces 99 jours.
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MessageSujet: Re: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyJeu 31 Oct - 22:46

Un cauchemar. C'était simplement un cauchemar. Allongée, tentant en vain de me réchauffer dans ma cape, je repassais les événements. Si j'ouvrais les yeux, je verrais à quel point j'étais seule. Et pour rien au monde je ne l'aurais fait. Les vents, la glace, le froid, la distance, les ours polaires, je pouvais m'y faire. C'était tangible. La solitude, elle, la combattre physiquement était impossible. Contre elle, je n'avais que ma maigre volonté, bien insuffisante pour m'en sortir. Je choisissais toujours la facilité. Dans ma situation actuelle, il n'y avait pas d'issues faciles.

J'ouvris les yeux. Les étoiles semblaient beaucoup plus brillantes qu'en Angleterre. Ici, pas de lampadaires pour vous désigner le chemin, pas de voiture pour vous prendre en stop quand vos jambes ne vous portaient plus, pas de gens quand votre bouche se desséchait à force de ne plus parler. Rien que l'immensité des glaces. Épuisée, je sombrai dans le sommeil.


***

Je me réveillai quatre heures plus tard au son de mon alarme, reposée. Loin des huit heures nécessaires, certes, mais je me sentais d'attaque pour combattre un ouragan s'il l'avait fallu. Quoique...oubliez ça, ça sonne bien mais c'est tout ce qu'il y a de plus faux.

L'absence d'Everest me pesait moins. La nuit m'avait permis de me remettre et de considérer les choses sous un point de vue strictement matériel. Après tout, l'abstraction des sentiments, c'était mon domaine.

J'éteignis le feu, piétinai les cendres encore chaudes par réflexe (à mon avis je ne risquait pas de déclencher un incendie dans le coin) et récupérai dans le sac d'Everest les quelques objets qui m'étaient indispensables, chose que je n'avais pu me résoudre à faire quand l'hélicoptère avait emmené ma binôme, complètement anéantie. Allumer une des fusées de secours avait été une des choses les plus difficiles à faire, mais elle était nécessaire. Elle n'aurait jamais réussi à éviter les écueils en boitillant, et les paysages de cette région, bien que magnifiques, ne manquaient pas de pièges.

Je repensai au craquement sec qu'avait fait sa cheville en se brisant, avant de secouer la tête. Maintenant, c'était entre moi et la banquise. Bien théâtrale comme réplique, mais elle reflétait mes pensées. Je n'allais pas laisser un misérable îlot, fut-il gigantesque, détruire mon avenir. Je ne me sentais pas capable de recommencer une nouvelle fois le programme, et la minuscule graine d'altruisme que je possédais me faisait regretter qu'Everest aie du partir à la toute fin, après avoir franchi tant d'étapes. Parce que si on y réfléchissait bien, si quelqu'un avait sa place en tant qu'agent, c'était bien elle. J'étouffai la petite voix qui me chuchotait que moi en revanche, je n'avais rien à faire ici. Ou ma conscience prenait de plus en plus de place dans mon cerveau, ou je devenais schizophrène. Hypothèse inquiétante...
Je me remis en route, mon piolet tendu devant moi pour éviter les obstacles, plus attentive que jamais. Je marchai encore une heure avant que les choses ne se compliquent.

Je ne sais pas si c'était à cause de la température étrangement douce pour cette région ou si ce phénomène était permanent, en tout cas la glace avait disparu devant mes pieds. J'étais face à une étendue d'eau d'au moins un kilomètre de large, ponctuée par quelques blocs de glace flottant au gré du courant. Et par flottant j'entends « dérivant ». Sous-entendu : si d'aventure j'osais prendre appui dessus, je n'étais même pas certaine de pouvoir bondir sur le prochain bloc pour rejoindre la berge. Pour compliquer encore plus les choses, petit un, l'eau était trop profonde pour que je puisse patauger en ne me mouillant qu'au minimum, et petit deux, elle était froide. Plus que froide en fait, puisque je pressentais qu'un refroidissement de la température de quelques degrés aurait suffi à la geler.

Très bien. Quand il faut y aller...

Je laissai passer quelques blocs qui ne me paraissaient que très peu solides et attendis. Attendis. Attendis. Attendis. Je restai un quart d'heure sur la berge à attendre. Avec le recul, quantité de blocs auraient largement pu supporter mon poids, mais se lancer n'avait jamais été une chose très facile pour moi. Et encore moins dans une situation comme celle-ci.

Je m'astreignis à respirer calmement, regrettant une nouvelle fois de ne pas avoir pris de cours de yoga avant de passer ma PEI. J'aurais pu léviter par dessus sans me mouiller les semelles.

Enfin, apercevant un pan de glace de taille respectable, je plongeai mon bâton sous l'eau, évaluant la  hauteur du bloc en tâtonnant. Elle était suffisante. Je grimpai dessus avec l'agilité d'un phacochère et me concentrai sur le prochain. Si j'avais un peu de mal au démarrage, comme les vieux moteurs diesel aurait dit mon grand-père, une fois lancée, j'étais invinci...hrmmm, disons plutôt que je ne perdais plus de temps. Un des T-shirt rouge m'avait une fois comparée à un bulldozer, comparaison charmante mais plutôt représentative.

Il ne me fallut que huit blocs pour traverser, comme après j'avais largement pied. Malheureusement, comme d'habitude compte tenu de ma poisse légendaire, je ripai sur le dernier et plongeai avec un « plouf ! » retentissant dans l'eau glacée. D'abord hébétée, je sentis l'eau s'insinuer sous mon anorak et mes membres s'engourdir. Je commençais à craindre pour ma vie quand j'arrivai enfin à me tracter à nouveau, usant de toute (autant dire pas grand chose) la force de mes bras, constitués principalement de fromage blanc. Crachotant misérablement, et recrachant un ou deux poissons gobés dans la bataille, je m'affalai plus que je ne sautais sur le dernier bloc.

Trempée, complètement HS, je me traînai misérablement sur l'autre rive. Néanmoins, malgré l'état avancé d'épuisement dans lequel j'étais, je me sentais euphorique. J'avais réussi à traverser. Il ne me restait plus qu'à trouver le moyen de me sécher et à repartir.



Hors RP : Je suis désolée pour Everest, si elle peut revenir je n'ai aucun problème à réecrire mon texte
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MessageSujet: Re: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyVen 1 Nov - 17:06

Seule dans le froid, Anna n'avait pas d'autre choix que d'avancer, ou d'échouer si près du but. Sa partenaire avait été victime de malchance, serait-elle victime de son désespoir? En tout cas, elle approchait du point d'objectif. L'avenir seulement pouvait nous dire comment elle allait s'en sortir!
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MessageSujet: Re: Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven   Binôme 3: Everest Aigella et Anna Raven EmptyVen 1 Nov - 22:11

- Aaaaaaaah !!!!!

Je hurlais, rejetant par ma voix l'immensité qui m'oppressait de plus en plus. J'étais au bord de l'épuisement. J'avais la sensation que mes pieds ne se soulevaient plus qu'automatiquement et que dans peu de temps je basculerai dans la neige pour ne plus me relever. Les pas sur la glace se répercutaient dans les mollets et lorsqu'elle était remplacée par la neige, il était harassant d'avoir à lever les pieds plus haut que normalement pour ne faire au final qu'une misérable enjambée.

Je m'assis sur une pierre, un caillou abandonné là par une tempête sans doute et ouvrit mon sac, me concentrant sur les détails. J'étais russe nom d'un chien, et avec la peau qui allait avec. À savoir, d'un blanc lavabo récuré à la javel. À présent mon épiderme avait pris une teinte intéressante, oscillant entre le rouge vif et le rouge clair, bref, c'était splendide. Et ça brûlait atrocement.

Je sortis un tube de biafine de la trousse de secours, badigeonnant généreusement la précieuse crème sur tous mes coups de soleils. Quoique à ce stade on ne parle même plus de coups de soleil... Je m'accordai une pause pour réfléchir. J'étais en avance sur l'horaire, pour le moment, mais je me fichais d'arriver ou non dans les premiers. Tout ce que je voulais, c'était terminer cette foutue période d'entraînement initiale et décrocher enfin mon statut d'agent. Le reste, basta. Après tout, je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer lorsque j'arriverai à l'autre bout de l'île -si j'y arrivais bien entendu-. Peut-être que nos instructeurs nous feraient faire d'autres corvées pour obtenir le T-shirt gris (comment ça je n'ai aucune confiance en eux?) et il fallait que je sois en forme, ou au moins pas en trop mauvais état, tant psychologiquement que physiquement.

En me tartinant de crème solaire quasi indice 300, je trouvai la solution. Il ne me restait plus qu'à chanter (traduction : brailler) pour ne plus me sentir si seule. Coup de bol, je connaissais une centaine de chansons paillardes en russes, que je tenais de mon grand-père.

L'ancêtre aurait été fier de moi. Je vociférai pendant un quart d'heure, mettant toute mon énergie dans ces chants qui me faisaient parfois rougir toute seule mais au moins me donnaient un sursaut de courage. Je hachais parfois les paroles, lorsque je traversais un passage difficile, mais de là-haut, il devait quand même arriver à comprendre. Sauf si la surdité restait dans le monde des morts, auquel cas je chantais pour rien.

L'indice solaire était suffisant, puisque apparemment je n'avais pas repris de coup de soleil. Ou ma peau était tellement rougie que je ne sentais plus rien, au choix. Peu m'importait, j'avais repris du poil de la bête et je commençais presque à apprécier la balade. Presque. Et évidemment, plus du tout lorsque je vis la crevasse.

C'était une sorte de fosse étrange, puisque logiquement le niveau de la mer était celui du sol. Or, ici, la terre était comme creusée et le trou s'enfonçait sous la mer. Regardant autour, je compris en apercevant le cercle de roches qui empêchait l'eau de passer. La régularité des pierres me laissa perplexe. C'était sans conteste une œuvre humaine. Des explorateurs déjà venus dans cette partie du monde, qui avait trouvé intelligent de construire une œuvre d'art (chacun ses goûts) là où personne ne pourrait rien voir ? Des hommes ayant ressenti le besoin de creuser un trou profond et sur une largeur plutôt conséquente ? Ou peut-être...oui, je pariais sur nos sympathiques instructeurs. Je commençais à croire qu'ils avaient eu une enfance des plus malheureuses pour s'acharner ainsi sur de pauvres futurs agents.

Mais assez parlé de la vie (sûrement inintéressante en plus) des deux sadiques en puissance, il me fallait trouver une solution pour traverser. La fosse était profonde. Trop pour que je puisse sauter dedans et remonter à la force des poignets. Autour du fossé, il n'y avait, ô joie, que de l'eau. Mouillée en plus, mais surtout trop profonde elle aussi pour que je traverse à pied. La nage était exclue. Bref, j'étais plutôt mal engagée. C'était sans compter sur mon cerveau génialement entraîné (pourquoi je n'y crois pas moi-même?) qui me dénicha la solution en moins de deux. Puisque je ne pouvais pas sauter par dessus, il ne restait plus qu'à descendre à l'aide d'une corde en priant pour que les parois en terre ne laisse pas passer l'eau ou ne rompent pas malencontreusement au moment le plus crucial.

Je sortis une pointe métallique de mon sac et la fichai dans la glace. Je l'enfonçai au maximum avec une pierre trouvée dans le coin et lorsque elle fut stable je fis un nœud plus ou moins correct avec la corde. De ce côté-là, j'étais sécurisée. Je serrai la corde dans mes mains gantée et commençai ma désescalade, relativement facile même avec mon niveau lamentable.
J'évaluai la profondeur du trou à six ou sept mètres. Si je tombai lors de la grimpette pour remonter, je n'en mourrais pas, ô joie, mais je me fracasserais sans doute quelque chose. Réjouissant comme pensée...

Je marchai jusqu'à l'autre bout du fossé, contemplant les parois bien minces avec inquiétude mais rien ne vint. Ma poisse m'avait-elle quittée ? Je sortis un nouveau piolet de mon sac et le fichai le plus profondément possible dans la terre, à la hauteur de mes hanches. Je n'étais pas souple à proprement parler (bon d'accord, j'étais un bout de bois irrécupérable) mais élever sa jambe jusqu'à cette hauteur n'avait rien de très sorcier. J'avais juste oublié que je portais un sac contenant tout mon nécessaire à survie qui excédait facilement les dix kilos, de sorte que lorsque j'arrivai enfin à me tenir en équilibre, mon pied droit sur le piolet, j'étais essoufflée.

Je pris le temps de me calmer avant de détacher une autre pointe, que j'avais accrochée auparavant à ma ceinture, et de l'enfoncer vers mes genoux. J'avais moins de points d'appui pour soulever ma jambe gauche mais de toute façon le salut était proche. Je remontais facilement à la surface, respirant un grand coup. Seul problème, j'avais du laisser ma corde dans la bataille et j'espérais ne pas en avoir besoin par la suite.

Je n'ai que peu de souvenirs de ce qui se passa ensuite. Je ne rencontrai plus aucun problème sur ma route, tout était calme. Ça commençait à m'inquiéter d'ailleurs, comme je savais par expérience qu'après le soleil vient l'orage, mais finalement, lorsque je distinguai des silhouettes humaines sur une petite butte, je lâchai un soupir de soulagement. En clignant les yeux, je distinguai quatre personne, les examinateurs et un binôme. Les longs cheveux de Viviane m'indiquèrent le binôme qui avait réussi la PEI.

Je gravis péniblement la butte, en soufflant comme un bœuf. Trop d'escalade tue l'escalade, ils auraient du savoir ça au moins ! Sur un des rochers, emballés dans du plastique, trônaient nos T-shirt gris. Et tout ce que je trouvai à dire lorsque Gordon McGowan me tendit solennellement mon T-shirt, symbole de mon nouveau statut, fut un splendide :

- Et l'écologie alors ? La prochaine fois, emballez-les dans du papier !
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